Dossier

Comment renforcer l’engagement de la génération z ?

Bonne nouvelle : les moins de 25 ans se montrent très concernés par l’environnement. Moins bonne nouvelle : cette conscience ne se traduit pas toujours par des actions concrètes. Informer, inspirer, accompagner… L’ADEME mobilise plusieurs leviers pour accroître l’engagement des jeunes et les aider à construire un futur plus désirable.


Certains jeunes sont particulièrement engagés, ressentant le besoin de transformer leur éco-inquiétude, voire leur écoanxiété, en actions. Ils sont très actifs dans les manifestations, sur les réseaux sociaux, à la télé… Mais le bruit média­tique autour d’eux n’est pas tout à fait représentatif de leur génération. Publiée en juin der­nier, l’étude menée sur les 15-25 ans dans le cadre de l’enquête « Dialogue intergénérationnel sur l’environne­ment » (ADEME/OpinionWay) révèle ainsi qu’ils sont plus sensibles aux su­jets environnementaux que leurs aînés, affichant pour beaucoup de vives inquiétudes face à la crise climatique dont ils perçoivent bien l’aggra­vation constante. « Mais si les trois quarts d’entre eux se considèrent plus engagés pour l’écologie que leurs grands-parents et parents, leurs com­portements ne sont pas en cohérence avec leur conscience du problème car ils se sentent perdus sur les actions à mener », résume Florence Clément, responsable du pôle Mobilisation grand public et jeunes à l’ADEME.
« Quand on les inter­roge sur leurs modes de vie, on s’aperçoit qu’ils se contentent souvent des écogestes les plus connus : bien trier les déchets, faire la chasse au gaspillage, privilégier les transports en commun… Dans l’ensemble, les 15-25 ans sont aussi peu adeptes des changements pro­fonds, notamment dans leur consommation, que les autres générations. » Il n’en demeure pas moins que certains conjuguent conviction et action. « Les exemples ne manquent pas, indique Mathilde Jay, char­gée de communication grand public et jeunes à l’ADE­ME. Je pense notamment aux membres de la communauté des Pépites vertes, qui rassemble de jeunes professionnels engagés pour accélérer la transition éco­logique dans le monde du travail, à ceux du Réseau étudiant pour une solidarité étudiante et écologique (Reses), qui s’efforcent de faire bouger les lignes sur les campus, ou encore à Banlieues Climat, une association qui veut faire émerger la future génération de lea­ders de l’environnement dans les quar­tiers populaires. »

No future (enviable)

Qu’est-ce qui différencie ceux qui passent à l’action de ceux qui se li­mitent aux déclarations ? De très nombreux facteurs individuels, sans doute, mais aussi la persistance de plusieurs freins psychologiques à l’en­gagement : aversion à la perte (« refus de renoncer à un mode de vie confortable »), fatalisme (« c’est trop tard »), détournement de la responsabilité (« c’est à la société d’agir, pas à moi »), optimisme technologique… Plus généralement, la génération Z manque d’un futur enviable dans lequel se projeter. Or, il est très difficile de changer quand on n’aspire pas intimement aux bé­néfices du changement.
L’engagement actif des jeunes en faveur de la transition écologique passe donc par trois grands leviers : infor­mer, inspirer et accompagner. Autant d’approches que l’ADEME s’efforce de conjuguer en se concen­trant majoritairement sur les lycéens, les étudiants et les jeunes adultes, plus à même de percevoir la dimen­sion systémique du changement nécessaire que les plus jeunes. « Sur le volet de l’information, nous agissons directement auprès des jeunes, en particulier avec le site web “M ta Terre”, la brochure “Comment agir pour ma planète ?” ou des podcasts, mais aussi auprès des ensei­gnants, qui jouent un rôle clé dans la transmission de connaissances fiables et le développement de l’esprit critique de leurs élèves », précise Florence Clément.
« Pour les autres leviers que sont l’inspiration et l’accom­pagnement, nous privilégions l’action partenariale afin de toucher un public le plus large possible », ajoute Mathilde Jay. L’ADEME collabore ainsi avec de nombreuses associations qui oeuvrent dans des domaines variés, comme la Fondation Tara Océan (sensibilisation à la pollution des océans), Teragir (programmes Éco-école et Jeunes reporters pour l’environnement) ou encore l’Association pour la transition bas carbone (ABC) pour des vidéos de vulgarisation scientifique et la réalisation de bilans carbone dans les établissements scolaires… « Enfin, nous travaillons aussi avec des structures culturelles qui contribuent à renouveler les imaginaires, pour changer notre relation au monde vivant, et à bâtir de nouvelles sociétés, plus soutenables, justes et harmonieuses », indique Mathilde Jay en conclusion.

Des éco-délégués bien accompagnés

Depuis 2020, toutes les classes de collège et de lycée élisent leurs éco-délégués. Ces élèves se sont portés  volontaires pour s’investir dans des projets de développement durable au sein de leur établissement.  L’ADEME les accompagne avec des guides méthodologiques (une version collège et une version lycée) et des  outils pour mettre en place leurs projets (tutos, fiches enquêtes, fiches évaluations, idées d’actions…), tous  disponibles sur le site « M ta Terre ».

Plus d’infos : Comment devenir éco délégué

Numérique responsable : des antihéros pour sensibiliser

L’ADEME a lancé en avril un nouveau podcast pour faire découvrir (ou redécouvrir), à travers la fiction, les  impacts du numérique sur la planète ainsi que les écogestes à appliquer au quotidien pour un usage plus  responsable de son téléphone portable.

Plus d’infos : Les 8 épisodes du podcast « Smart Force, des héros pas si super »

79 % des 15-25 ans

affirment accorder une grande importance aux sujets environnementaux.

80% des 15-25 ans

aimeraient être mieux informés sur ces questions.

(Source : Les jeunes et le dialogue intergénérationnel sur l’environnement, enquête ADEME-OpinionWay,  2023)